Raccordement à Internet

, par  Alain Laponche --- ---

Reprise de mon exposé sur le thème du "Partage de connexion Internet" le jeudi 14 novembre 2019

Problématique : partager un accès au réseau Internet ; donc pour nous particuliers, l’accès proposé par notre FAI (Fournisseur d’Acces Internet)
Car pour arriver jusqu’à nous, cette liaison coûte cher en infrastructure (câbles enterrés, réseau d’antennes, ...) et les FAI nous les facturent.
D’où l’intérêt du partage : il n’est pas question d’avoir une ligne par appareil !

On a donc le schéma suivant :
 une ligne entre nous et notre FAI -point 2 ci-dessous -
 celle-ci aboutit à un équipement de partage (type box) - point 4 -
 qui répartit Internet au travers d’un réseau local - point 3 -
 auquel chacun de nos appareils est connecté - point 1 -

1) Les appareils concernés

 des ordinateurs, des smartphones, des tablettes, des imprimantes Internet, des Tv "connectées" ou à défaut des décodeurs TV (auxquels sont reliés des TV ordinaires), des objets connectés (montre, système d’alarme, chaudière, ...), tout appareil utilisant Internet pour communiquer

2) L’accès à Internet

C’est cet accès qu’il convient de partager entre tous les appareils ci-dessus.

2 grandes familles :
2.1) les liaisons par câble :

 Les liaisons téléphoniques d’autrefois à base de fil de cuivre ; on profite ainsi d’une liaison déjà en place et on peut facilement atteindre le monde entier. Problème : seuls des signaux aux fréquences audibles "traversent" les centraux téléphoniques traditionnels ; il faut donc convertir les 0 et 1 en deux sons distincts , par exemple "hip" et "hop" ; le matériel qui fait cette transformation s’appelle un modem ; c’est très lent et ce mode de communication est abandonné. D’ailleurs France Télécom va arrêter prochainement ses autocommutateurs au profit de la "voix sous IP" (IP = Internet Protocole), c’est à dire utiliser Internet pour transmettre la voix (Skype en a été l’inventeur)

 Les liaisons ADSL : profitant des fils de cuivre pour la téléphonie, des ingénieurs ont imaginé de transmettre des signaux "haute fréquence" sur ces fils ; ils ne sont pas audibles. Pour que chez vous, la voix aille vers le téléphone et Internet vers la box, on met un filtre qui sépare les fréquences audibles de celles qui ne le sont pas (donc un tout petit boitier avec une entrée"enfichée" dans une prise téléphonique de votre appartement et deux sorties : une pour le téléphone et une pour Internet). Du côté opérateur, dans le central téléphonique, un filtre équivalent aiguille les signaux, soit vers l’autocommutateur s’ils sont audibles, soit vers le réseau Internet.
Rappel : comme indiqué plus haut, la fin du réseau téléphonique est programmée (horizon 2023 ?) et les lignes en cuivre ne vont bientôt plus servir qu’aux transmissions Internet (en attendant la fibre !)
Le A de ADSL est là pour indiquer que le débit Internet vers l’abonné est plus important que celui en retour : il est "Asymétrique" pour privilégier le débit "descendant" vers l’abonné, celui qui est surtout important pour la tv, le téléchargement ou le web
Contrainte : un signal "haute fréquence" perd très vite de sa qualité sur un simple câble de cuivre. La distance entre abonné et réseau Internet est limitée à 4 à 5 kilomètres

 Le câble coaxial : Cela a été longtemps la solution retenue pour transmettre de gros débits Internet sur de longues distances. On a profité du déploiement de la TV par câble pour diffuser Internet. Problème : le coût du passage de ces câbles dans les chaussées et immeubles

 La fibre optique : Présente un peu les mêmes caractéristiques que le câble, mais avec encore plus de débit, ceci dans un "tuyau" plus étroit (encore plut petit que le fil de cuivre). Seule contrainte : s’agissant d’un rayon lumineux à transmettre (laser) et non de courant électrique, la pose est plus contraignante (pas de coude important). Déploiement en cours dans toute la France. Celui qui le pose s’engage à le mettre à disposition de tout FAI (pour éviter de multiples tranchées)

2.2) Les liaisons "radios"

 Le réseau GSM : il est destiné à assurer les liaisons avec les téléphones mobiles. Il nécessite de très nombreuses antennes relais. Leur portée est limitée à quelques kilomètres. Plusieurs générations d’antennes et de smartphones : d’abord Edge (symbole E), puis 2 à 5 G (G pour Génération). Chaque fois avec une augmentation du débit. Par exemple la 4G donne des performances équivalentes à l’ADSL. Ces smartphones basculent automatiquement vers un mode "génération inférieure" quand la qualité de la transmission est médiocre (ou si l’antenne relais à proximité ne délivre pas de signaux au niveau « génération demandée »).

 Les liaisons satellites sont peu utilisées car peu adaptées à Internet : coût d’une antenne "émettrice" pour un particulier (contrairement à la TV classique, Internet nécessite une transmission dans les 2 sens) ; temps de transmission prohibitif (un AR de deux fois 36 000 kms à parcourir)

3) Le réseau local

Pour répartir le signal Internet, il va falloir relier chaque appareil par une liaison
On a à disposition :

 le câble Ethernet : c’est la solution offrant le plus grand débit et la plus sûre (on ne peut vous pirater), mais limitée en distance et difficile à déployer dans tout un appartement (sauf lors de la construction) ; le câble s’enfiche aux 2 extrémités dans des prises RJ45 (on ne peut donc raccorder que des matériels ayant cette prise)
Une solution pour éviter des travaux : remplacer partiellement le câble Ethernet par une liaison CPL utilisant le réseau électrique de l’appartement. Le signal n’ira pas au delà du compteur électrique. Il suffit d’enficher 2 boitiers CPL dans 2 prises électriques. et de les relier à vos équipements par un câble Ethernet traditionnel. On peut ainsi avoir par exemple un décodeur TV (et la TV) dans une pièce et la box dans une pièce distante.

 une liaison Wifi : ce sont des ondes radio d’une portée d’une centaine de mètres, donc moins puissante (et moins nuisible probablement) que les ondes utilisés pour les transmissions GSM. On ne peut raccorder que des matériels ayant une antenne wifi. Inconvénient : le signal peut être capté par n’importe qui à proximité : il convient donc de le coder.
Il existe toutefois des cas où on souhaite partager avec des inconnus une liaison wifi :
 soit parce que l’on est propriétaire d’un lieu public (hôtel, café, gare, ...),
 soit parce que notre propre ligne Internet est sous utilisée. Aussi, la plupart des box des particuliers ont la possibilité d’ouvrir un deuxième réseau local uniquement wifi ; plusieurs FAI en profitent pour proposer à leurs clients d’utiliser votre ligne Internet quand ils sont à proximité de votre box "ouverte" (sans que vous en rendiez compte - transmission en dernière priorité - et sans engager votre responsabilité en cas d’utilisation illicite)

 une liaison Bluetooth : ce sont également des ondes radio, mais d’une portée de quelques mètres. On ne peut raccorder que des matériels compatibles Bluetooth. Compte tenu de la faible portée, pas trop de souci de piratage

La somme des débits sur le réseau local ne peut dépasser le débit de votre ligne Internet. Attention quand il y a trop d’appareils connectés, en particulier des TV !
Et le débit max pour un appareil est toujours celui du composant réseau le plus lent (la ligne Internet ?, votre box ?, votre liaison wifi ?, votre boitier CPL ? votre appareil ?).

Pour bâtir un réseau local, on choisira entre ces différentes technologies selon la distance entre box et appareil, la confidentialité requise, le débit souhaité et surtout le type d’appareil.

4) L’équipement de partage

4.1 Pour partager un accès fixe, on utilise une "box". C’est un boitier qui comprend :
 une prise pour la liaison au réseau Internet
 un modem (adapté au type d’accès : fibre, ADSL, ...) chargé de convertir les 0 et 1 en impulsions électriques, lumineuses, radios selon le support utilisé
 un routeur, dispositif aiguillant les "paquets" Internet entre la ligne de votre FAI et vos appareils (ou entre deux de vos appareils raccordés au réseau local, par exemple un PC et une imprimante)
 un pare-feu pour restreindre les communications indésirables, voire les heures d’utilisation (contrôle parental). Il vient en complément d’un pare-feu installé sur votre matériel (ne pas confondre avec un anti-virus qui analyse les fichiers présents dans vos appareils)
 un serveur web : un site web interne permet de paramétrer votre box ou de surveiller le trafic, ceci à distance
 une station émettrice wifi (pour les raccordements par radio)
 plusieurs prises RJ45 pour relier directement vos appareils avec un câble Ethernet
 une prise dédiée au branchement d’un décodeur tv fourni par votre FAI
 un décodeur de "voix sous IP" avec pour brancher un téléphone ordinaire, une prise RJ11 (très légèrement différente d’une RJ45)
 un tuner TV, vous évitant la présence d’un décodeur TV (mais pour un abonnement TV non prévu par votre fournisseur, le décodeur restera toujours nécessaire ; exemple Canal+)
 un disque dur (ou une prise USB vous permettant d’en brancher un) permettant d’avoir sur votre réseau local un espace disque partagé entre tous vos matériels
Les 2 derniers équipements ne sont disponibles que sur les box haut de gamme

Chaque FAI propose ses propres box déjà paramétrés : Livebox pour Orange, Bbox pour Bouygues, Freebox pour Free, etc. Mais on peut aussi acheter un modem/routeur et le paramétrer soi-même.

Exemple de box : La dernière d’Orange, la Livebox5 : elle propose sur fibre un débit descendant de 2 Gbit/sec dont 1 Gb par appareil (grosso modo 1 Goctets transmis en 20 sec), soit 100 fois plus rapide qu’un bon ADSL !

Pour info, l’adresse du serveur web d’administration de votre box est en général du type http://192.168.1.1/ (ou 0.0 à la place de 1.1). Mais il faut donner un login et mot de passe. L’avez vous ?
Vous pourrez y choisir vos codes d’accès, les canaux utilisés pour la wifi (peut augmenter la portée), les adresses de vos appareils (et voir s’il n’y en a pas de pirate !), la procédure de raccordement d’un nouvel appareil en wifi.
A ce propos, trois méthodes :
 la saisie sur l’appareil à connecter du code d’encryptage utilisé par la liaison wifi (se trouve souvent rappelé sur le fond de l’appareil)
 un bouton poussoir (WPS) autorisant la box pendant quelques secondes à accepter tout nouveau appareil sollicitant une connexion (c’est simple, valable pour tout appareil, même ceux sans clavier, mais pas totalement sécurisé)
 un code court généré par la box ou l’appareil à connecter, et qu’il faut rentrer sur l’autre appareil

4.2 Pour partager un accès mobile, on peut :
 soit utiliser une box équipée d’une carte SIM et d’une antenne GSM
Avantage : on a un réseau local que l’on peut emporter avec soi. Une Airbox de chez Orange est guère plus gros qu’un paquet de cigarettes. Problèmes : le débit est limité par la performance du réseau GSM utilisé (mais avec un raccordement en 5G, ce ne sera plus un problème) et il faut régler un abonnement plutôt coûteux (surtout si on veut échanger des volumes de données importantes). Il est pour l’instant exclu d’utiliser ces box pour regarder la TV. A noter que dans les zones non desservies par ADSL ou fibre, les FAI peuvent pratiquer un abonnement à prix cassé afin d’aligner les prix sur les liaisons fixes.

 soit utiliser son propre smartphone
Sous réserve que ce soit bien prévu dans votre modèle et bien autorisé par votre opérateur !
Pour la mise en oeuvre, aller dans les réglages du smartphone et autoriser :
* la transmission de données cellulaires (ou Internet)
* le partage de connexion (pour faire de votre smartphone, une box mobile)
* la connexion wifi avec vos appareils sous wifi ; dans ce cas, il faudra rentrer sur l’appareil à connecter, le mot de passe attribué au réseau wifi créé par votre smartphone.
* la connexion Bluetooth avec vos appareils reliés au smartphone par Bluetooth (cette dernière solution est la plus adaptée par exemple pour qu’une tablette sans carte SIM puisse accéder à Internet, même en pleine campagne)
En général, il est aussi possible de raccorder un ordinateur avec un câble (côté ordinateur, une prise USB, et du côté smartphone, la prise de recharge de la batterie).
Attention : entre wifi, bluetooth, câble et androïd, ios, windows, il peut exister des combinaisons non autorisées.

Conseil : Pour réduire la facture dans le cas d’une connexion Internet mobile (hors abonnement illimité) :
 pas de tv, radio, youtube, ...
 pas de mise à jour ou sauvegarde automatique de votre ordinateur
 pas d’appli online type Pad, Google Docs : ils envoient sur le réseau 1 paquet Internet pour chaque caractère ou déplacement de souris, soit une multiplication (plus de 50 ?) du volume par rapport à la même application off line
 le minimum d’activités en arrière plan (en particulier exploitant le gps)
 pas d’utilisation du réseau cellulaire à l’étranger